Abstème : qui ne boit pas d’alcool.

Acratopote : « Qui boit du vin pur » (Source : dictionnaire analogique Prudence Boissière, 1862)

Alcool : « Chose subtile en arabe. » Selon la légende, les Arabes utilisaient l’alcool afin d’éviter que l’eau ne croupisse durant les traversées des mers.

Le style buccal : les vins de style buccal ne possèdent pas de rétro-olfaction après déglutition du vin, leur qualité est présente uniquement dans la bouche (concentration, tanin, etc.). Souvent issus de levures sélectionnées de laboratoire, ses vins peuvent subir aussi un élevage en fût neuf.

Carafer : mettre le vin dans une carafe afin de l’oxygéner. Un vin naturel est un vin vivant. Et parfois il boude… comme nous, le matin, lorsque nous avons passé une mauvaise nuit. Souvent, il suffit de le carafer afin de l’ouvrir ou d’enlever le gaz qui vous déplaît.

Les vins blancs ou les vins rouges jeunes sont aussi bien carafés.

Glouglou (vin) : dénomination chère à François Morel (journaliste du rouge et du blanc). Il représente un vin friand et facile à boire.

Vin glouglou tu glisses dans mon palais, ma gorge. Tu réveilles mes papilles, mes sens et apaises ma soif. Issu d’une maturité bonne et d’une agriculture saine, tu es vinifié sans artifice et tu vois rarement le soufre. Souvent d’une macération carbonique, la liberté de lever le coude sans migraine est plus ton point d’orgue que la recherche de la complexité. Tu es un pilier de bons comptoirs où le naturel revient au galop. Mais attention à l’uniformisation. 

Intorchable : sorti du petit dictionnaire des piliers de comptoir des vins naturels, il désigne un vin « pas en phase » et imbuvable. Il suffit de l’attendre, ouvert sans bouchon plusieurs jours. 

 Spirituelle : les vins issus de l’agriculture biologique certifiés ou non, vinifiés avec des levures indigènes et contenant peu ou pas de soufre peuvent être puissants, mais les tanins des vins rouges de ce type sont fins et ne déséquilibrent pas le vin, notamment grâce à une attaque de bouche onctueuse, preuve d’une bonne maturité phénolique.

Ces vins ont un retour de bouche imposant pouvant durer plusieurs minutes. Ils n’assèchent pas ; la minéralité et le menthol (caractéristique aromatique) ne les rendent jamais écœurants. Je les appelle « spirituels » ou de style « Pre.li.tte » (Petits Rendements Levures Indigènes et Travail de la Terre). C’est après la déglutition que ces vins reviennent « hanter » vos papilles. Leur complexité aromatique excite les sens. Elle est le fruit du travail des sols, de la vinification sans artifices (pas de levures et peu de soufre). Vous l’aurez compris, j’ai une préférence pour ce type de vin.

Verre vide propre : la fin de la dégustation nécessite le geste de sentir le verre vide. Il est la mémoire du travail du vigneron. S’il a utilisé la chimie ou le soufre plus que de raison, les notes métalliques ou d’allumettes brûlées seront omniprésentes. Si les levures exogènes sont usitées, vous obtiendrez des goûts de pâtisserie ou de bonbons flagrants. Si notre vigneron est en AB et vinifie naturellement, le verre vide sera pur, propre et complexe.

Vigne du seigneur (être dans les) : « être ivre, bourré. Façon poétique, transcendante et amusante de laisser entendre qu’un chrétien peut gagner son salut par l’ivresse ? ». Extrait du livre 100 expressions à sauver, de Bernard Pivot, Albin Michel.