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  1. Loire ; les oubliés de Robert Parker

    vignes de la grapperie www.vinpur.com

    Un célèbre salon du vin :

    En 5 ans, c’est la première année que je ne vais pas au Salon du Val de Loire. Ce salon pachyderme solide du milieu viticole, s’animait comme une ruche tournoyante et incontournable du début de l’année.          .

    Illuminé et aérien, je rencontrais en 1997 Monsieur Courtois Claude vigneron anarchiste de Sologne. Depuis, mes randonnées dans les contrés inexplorées des vins dit ‘naturels’ (les termes les plus exacts seraient vivants, spirituels ou purs) furent très éprouvantes. Grâce à certains ouvrages ou films (tels que Toxique de William Reymond aux éditions Flammarion ou Nos enfants nous accuseront) ont ouvert l’esprit à nos concitoyens. Ajouté à cela, le fait que les vignerons issus de l’agriculture biologique et vinifiant en levures indigènes maitrisèrent de plus en plus le sujet. A partir de 2006, ce type de vins décolla. La preuve est l’augmentation de caves et restaurants vendant à Paris des vins vivants.
    En 2004 (si je ne me trompe pas), au sein du Salon de la Loire un stand vit le jour…celui des vins issus de l’agriculture biologique. Je me rappelle encore comme si c’était hier : à peine quelques mètres carrés et 30 échantillons à déguster. Aujourd’hui, 8 ans plus tard, le stand a quadruplé et plus de 100 échantillons présentés. Simultanément, il y eut l’avènement de Renaissance des Appellations à l’initiative de Nicolas Joly, Mark Angély et Guy Bossard. Il prit son envol avec une vingtaine de vignerons à Savennières pour se terminer avec 120 stands au Grenier de Saint-Jean dans la ville d’Angers en 2012. Le cycle des années engendra une recrudescence  de la  curiosité des professionnels vis-à-vis des vins vivants et une désertion  des confrères conventionnels. Conséquence, le salon de Loire décala sa date. En toute logique, certains vignerons de Renaissance annulaient le salon du Val de Loire. Résultat, les professionnels venus la semaine d’avant pour Renaissance ne réapparurent pas pour le salon du Val. La bio, le vivant ont bien gagné leur bataille contre le conventionnel… mais je préférerais que le syndrome de Vercingétorix s’efface et donne lieu à un grand salon où les trois (La Dive Bouteille, Renaissance et Salon du Val de Loire soient présents).

    Vignes d'Olivier Cousin www.vinpur.com

    L’avenir de la bio :

    Deux mois plus tôt à Paris, je fus invité comme ‘wine bloggeur’ pour un salon sur les vins en biodynamie. C’était la fin d’un marathon de plus de 72 heures de dégustations sur Paris. Je retrouvais un de mes futurs clients, Raphael de Château Saint-Anne. Il m’interrogeait « Nous sommes 60 biodynamistes et combien de l’AVN ». Trois, lui répondis-je : Pierre Frick, Lassolle et le Château Saint-Anne. Un regard complice fut échangé « Je pense que j’ai beaucoup de travail » rétorquais-je.  Mon idée du rôle de ‘wine writer’ n’est pas de faire la pluie et le beau temps mais d’aider le vigneron tout en dénonçant diplomatiquement aussi les abus de certaines modes. La biodynamie est une mode. Mais elle doit être élaborée avec ses tripes à la fois dans le vignoble et dans le vin. Actuellement, il y a des vins en biodynamie qui ne me donnent pas d’érection gustative. Ce lundi-là, j’ai gouté des vins qui n’étaient pas à la hauteur. Que doit-t-on faire ? L’exemple vient de la CAB d’Angers qui suit les nouveaux vignerons bios.

    Les moutons dans les vignes www.vinpur.com
     
    Rencontre avec Jacques Carroget

    « - Votre rôle actuellement dans la Loire ? (JCB)
    - Je suis président de l’association de vins issus de l’agriculture biologique du val de Loire AIVBL. (JC)
    - Est-ce qu’il existe des vins nature dans le Val de Loire ?
    - Il est clair au niveau de la règlementation viticoles il manque la réglementation pour les vins natures qui existe par exemple aux USA (organic wine à moins de 10 milligrammes total de soufre. Mais ils ont droit de levurer. L’appellation issue de l’agriculture biologique correspond à entre 10 et 100 ml total de soufre). En France, nous n’avons pas de cahier des charges de vinification mais cela va venir pour le millésime 2012. Ensuite, l’AVN dont je fais partie,  doit se battre  pour obtenir une règlementation pour les vins nature. Pour une bonne réussite ils doivent être issus de l’agriculture biologique. En effet, ces vins ont puisé dans la terre toute la force afin de ne pas avoir besoin d’ajouter d’intrant. Bien sûr, nous avons beaucoup de chemin à faire, car  il y a des vins qui sont compliqués (je pense à ceux qui ont des sucres résiduels. tchacun doiot aller  à son rythme. La plupart des vins est possible sans intrant. Ce qu’on recherche à faire dans le Val de Loire c’est de faire des vins natures complètement natures sans ajout de levures, sans rien. Il faut qu’on arrive à trouver des solutions. A la CAB nous avons une consultante détenteur d’un DNO (en Suisse) Nathalie d’Allemagne (stagiaire chez Marcel Lapierre et Pierre Overnois) qui conseille les vignerons sur l’agriculture, la date des vendanges et la vinification. Nous avons collectivement une marge de progression à faire. »
     Jacques Carroget www.vinpur.com
    Joyeuse rencontre :

    Rencontre avec un vigneron  emblématique de l’Anjou : Olivier Cousin, 7 hectares en Anjou, élabore des vins sans ajout de soufre, sans chaptalisation, sans levurage, en biodynamie Demeter et fait partie de l’AVN (association des vins naturels).
    Olivier Cousin « On te dit passe ton bac ; moi a dix-sept ans j’ai construit un bateau et j’ai fait le tour du monde. Ce ne sont pas les études qui t’apprennent ou te font devenir un homme. Je suis revenu dans les années 80, à partir de 85 j’ai fait des vins sans intrants… 
    Il y a plus de 40 ans à Martignié le Briand il y avait 120 vignerons avec 800 hectares. Maintenant nous sommes à peine 40 vignerons. Croyez-vous qu’on peut faire du bon boulot avec plus de 20 hectares même en bio… Je ne brade pas mes vins en mettant des produits chimiques sur ma vigne et dans mes fûts. Je préfère rater une cuve que de mettre du soufre dans mon vin. Je n’attends pas les subventions de l’État. J’ai arrêté de payer les  Cotisations Volontaires Obligatoires (1). J’ai eu plusieurs procès. En 2005, je sortis de l’appellation car je suis contre la chaptalisation mais je garde le mot Anjou sur mes étiquettes car je suis fils d’Anjou et fier de l’être.  Résultat, le service des fraudes est venu et m’a réclamé 30 000 € d’amendes et m’accuse de faire du tort à l’appellation Anjou. »            
    Que le veuillent ou non ses détracteurs, cette homme est un pilier de l’appellation Anjou (plusieurs articles aux USA ont été écris sur ses mésaventures).  Homme au grand cœur, le vigneron cheval a donné des vignes à des débutants. « Nous devons être solidaires dans ce monde de plus en plus égoïste. Le partage et le don de soi, c’est très important ». Enfin, cette grande figure est un formateur pour les attelages. En effet, ils travaillent depuis des années avec plusieurs chevaux.

    Olivier Cousin et son cheval www.vinpur.com
     
    (1)    Elles sont collectées par les organisations interprofessionnelles (en l'occurrence par INTERLOIRE pour ce qui nous concerne) en contrepartie de certains avantages promis aux producteurs qui, pour l'essentiel, reposaient sur la garantie d'une bonne promotion des produits (CVO à vocation publicitaire); d'autres missions sont confiées aux interprofessions concernant le marché des produits concernés dans chaque secteur (recherche, expérimentation, informations économiques, organisation) mais, depuis 2006, les fonds collectés peuvent servir également à « favoriser le maintien et le développement du potentiel économique du secteur » tiré de http://www.nonauxcvo.fr/

    Vignes de Pascal Lambert www.vinpur.com
     
    Le vivant
     
    Le vivant : les scientifiques, œnologues médecins voulant connaître les pourquoi du comment oublient souvent le vivant. L’exemple le plus flagrant est la médecine ayurvédique qui m’a permis d’équilibrer mes énergies.  Sur la base des énergies des pierres, Vitajuwel est né. Il dynamise l’eau, mais joue aussi sur les atomes du vin. Lorsque ces derniers sont englués dans la chimie, l’énergie des pierres retire le maquillage et offre aux dégustateurs le vrai visage du vin. Lorsque le vin est naturel sans intrant, Vitajuwel ouvre ce vin et l’équilibre.
     
    Qu'est ce que la bio-électronique ?
    Une technique physico-chimique utilisant, à température donnée les mesures du pH,  du rH2 et de la résistivité électrique (rô) des solutions aqueuses. http://www.bevincent.com/

    Rencontre avec Pascal Lambert :
    « En biodynamie on travaille avec des plantes comme le sureau, l’aquiline, l’ortie, la capucine, la menthe poivrée et grâce à la bioélectronique je sais exactement ce dont mon sol a besoin. J’ai pu comprendre les sols acides du terroir Les Perruches. Si je n’avais pas touché à la bioélectronique je n’aurais jamais réussi des vins aussi fins que cela. Cette technique m’a fait avancer dans la compréhension du processus du sol et de la plante. Grâce à ce système, je n’ai pas mis une goutte de cuivre en 2011. » Pascal Lambert, vigneron à Cravant-les-Coteaux.

    extrait de son site internet :

    "Apport dans les vignes d’un compost fabriqué sur 8 à 12 mois et composé des marcs de fermentation, d’écorces d’arbres (B.R.F.), de fumier de bovins et chevaux, arrosés avec les effluents viticoles issus de l’exploitation ,des préparations biodynamiques ,ainsi que des bactéries lactiques fabriquées sur l’exploitation"

    Pascal Lambert www.vinpur.com


    Conclusions
    La Loire est  une région en pleine évolution. Pendant ‘la journée de la bio’ organisée par la CAB d’Anjou j’ai goûté 40 vins rouges. 2 n’étaient pas bons, 6 n’étaient pas mon style et le reste formait une très bonne ossature (surtout à Bourgueil). Je serais heureux que d’autres régions puissent progresser à l’instar de la Loire. Je le répète : il ne suffit pas de posséder des vignes bios pour faire du bon vin. La vinification doit évoluer aussi en omettant un travail œnologique conventionnel. Le conseiller doit prendre le vivant au sérieux…
    Bob l’avocat de la gironde à la droite du tout puissant business, opiniâtre dégustateur non à l’aveugle rend une maigre copie de la Loire. Pascal Lambert en Chinon aurait 92 sur 100. Mais a-t-il déjà goûté les rebelles de Loire qu’il soient des 14 terroirs du muscadet, des énigmatiques zinzins d’Anjou que sont Cousin, Desplats et Chaffardon ou de la Bande à du vin du coin triangle d’or entre Château du Loir, Cheverny et Saint-Aignan sur Cher. Les critiques ont fusé depuis des années sur le grand Bob. Tous les goûts sont dans la nature. Ce n’est pas l’auteur du Wine Advocate qui est le plus à critiquer, ce sont bien ces vignerons qui ont ‘fabriqué’ le vin à son goût. Je le pense honnête…mais parfois les méandres des affaires engendrent des relations perverties qui ont en bouche les saveurs pécuniaires. Ravi et comblé, je le serais au moment où il arpenterait la demeure de Renaissance qu’est le Grenier Saint-Jean ou le réfrigérateur du château de Brézé. Non pas pour gouter des Nicolas Joly ou Pascal Lambert, mais bien des méconnus tels que Jacques Carroget (La Paonnerie), Michel Augé (Les Maisons Brûlées) ou Joël Mesnard (Domaine des Sablonnettes). La balle est dans votre camp Mister Bob !
     
     
    Jean-Charles Botte février 2012 de www.vinpur.com

    Robert Parker www.oenologie.fr

    "Robert Parker possède son goût et il a le droit"